Seigneur, apprends-nous à prier – 82

Pape François

Seigneur, apprends-nous à prier – LXXXII

D’une certaine manière, chaque passage d’étape dans l’histoire humaine nous offre à nouveau ce sentiment: que nous devrions calmement recommencer à zéro avec nos questions sur le sens de la vie, lorsque le scénario de la condition humaine semble rempli de nouvelles expériences et d’interrogations inédites. Il est certain que l’accumulation de la mémoire culturelle augmente la familiarité nécessaire pour faire face à de nouveaux passages. Les temps de transmission sont réduits, mais les temps d’assimilation demandent toujours de la patience. L’excès de rapidité qui obsède désormais toutes les étapes de notre vie, rend toute expérience superficielle et moins nourrissante. Les jeunes sont les victimes inconscientes de cette division entre le temps de l’horloge, qui veut être brûlé, et le temps de la vie, qui nécessite un levage approprié. Une longue vie permet de faire l’expérience de ces temps longs, et des dommages de la précipitation.

La vitesse excessive pulvérise la vie, elle ne la rend pas plus intense. Et la sagesse exige de perdre du temps. Quand tu rentres à la maison et que tu vois ton fils, ta fille, tu perds du temps avec les enfants; et quand tu rentres à la maison et qu’il y a le grand-père et la grand-mère qui peut-être ne raisonne pas bien oubien a perdu un peu la capacité de parler, et que tu es avec lui ou elle, tu perds du temps, mais cette manière de perdre du temps renforce la famille humaine. Il faut passer du temps – du temps qui n’est pas rétribué – avec les enfants et avec les personnes âgées, car ils nous donnent une autre capacité de voir la vie.

L’arrogance du temps de l’horloge doit être convertie en la beauté des rythmes de la vie. C’est la réforme que nous devons faire dans nos cœurs, dans la famille et dans la société. L’alliance des générations est indispensable. Dans une société où les vieux ne parlent pas aux jeunes, les jeunes ne parlent pas avec les vieux, les adultes ne parlent ni aux vieux ni aux jeunes, c’est une société stérile, sans avenir, une société qui ne regarde pas vers l’horizon mais qui se regarde elle-même. Et devient isolée. Que Dieu nous aide à trouver la bonne musique pour cette harmonisation des différents âges: les jeunes, les vieux, les adultes, tous ensemble: une belle symphonie en dialogue.

Pape François, Catéchèse sur la vieillesse / extraits (w2.vatican.va)

image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2014)

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