Chemins de traverse – 590 / Jean Giono

Jean Giono

Ils avaient dépassé le quartier du silence et d’ici on entendait la nuit vivante de la forêt. Ça venait et ça touchait l’oreille comme un doigt froid. C’était un long souffle sourd, un bruit de gorge, un bruit profond, un long chant monotone dans une bouche ouverte. Ça tenait la largeur de toutes les collines couvertes d’arbres. C’était dans le ciel et sur la terre comme la pluie, ça venait de tous les côtés à la fois et lentement ça se balançait comme une lourde vague en ronflant dans le corridor des vallons.

Jean Giono, Le chant du monde (coll. Folio/Gallimard, 2000)

image: Jean Giono – Album de la Pléiade/Gallimard (jeangiono.blogspot.ch)

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