Benoît XVI

Dieu est amour – VI

L’amour sera toujours nécessaire, même dans la société la plus juste. Il n’y a aucun ordre juste de l’Etat qui puisse rendre superflu le service de l’amour. Celui qui veut s’affranchir de l’amour se prépare à s’affranchir de l’homme en tant qu’homme. Il y aura toujours de la souffrance, qui réclame consolation et aide. Il y aura toujours de la solitude. De même, il y aura toujours des situations de nécessité matérielle, pour lesquelles une aide est indispensable, dans le sens d’un amour concret pour le prochain. L’Etat qui veut pourvoir à tout, qui absorbe tout en lui, devient en définitive une instance bureaucratique qui ne peut assurer l’essentiel dont l’homme souffrant – tout homme – a besoin: le dévouement personnel plein d’amour.

Nous n’avons pas besoin d’un Etat qui régente et domine tout, mais au contraire d’un Etat qui reconnaisse généreusement et qui soutienne les initiatives qui naissent des différentes forces sociales et qui associent spontanéité et proximité avec les hommes ayant besoin d’aide.

L’Eglise est une de ces forces vives: en elle vit la dynamique de l’amour suscité par l’Esprit du Christ. Cet amour n’offre pas uniquement aux hommes une aide matérielle, mais également réconfort et soin de l’âme, aide souvent plus nécessaire que le soutien matériel. L’affirmation selon laquelle les structures justes rendraient superflues les œuvres de charité cache en réalité une conception matérialiste de l’homme: le préjugé selon lequel l’homme vivrait seulement de pain (Mt 4, 4) est une conviction qui humilie l’homme et qui méconnaît précisément ce qui est le plus spécifiquement humain.

Benoît XVI, Encyclique Deus caritas est / Dieu est amour (vatican.va)

image: https://catechese.catholique.fr

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