Patrick Chauvet
Que sera l’Eglise en France dans cinquante ans? Peut-être aura-t-elle disparu, comme en Turquie, la terre des grands conciles oecuméniques, ou comme en Afrique du Nord, laquelle a donné Tertullien, Cyprien, Augustin, Félicité, Perpétue et tant d’autres! Mais l’Eglise est bien vivante en Asie, en Afrique et en Amérique latine.
Dans notre Eglise en France, j’invite à regarder les signes d’espérance qui ne font pas de bruit, mais qui émerveillent. Je suis persuadé qu’il y a de nombreux jeunes prêts à devenir ces apôtres dont nous avons besoin. Mon ministère me donne la grâce de rencontrer cette jeunesse et, croyez-moi, nous pouvons compter sur elle.
Oui, nous sommes une minorité, mais cette minorité sème et demain d’autres moissonneront. Les braises sont encore chaudes; il suffit de souffler dessus pour que le foyer d’amour s’embrase. A nous, les anciens, de savoir accueillir cette nouvelle génération. Les jeunes sont habités par ce désir d’annoncer la Bonne Nouvelle. Telle est mon espérance!
Que sera l’avenir? Je ne suis pas Madame Soleil; mais ce dont je suis sûr, c’est que chaque vie donnée au Christ produira de nombreux fruits.
Il faut nous recentrer sur l’essentiel: la personne du Christ. Pour beaucoup, il y a une méconnaissance du Christ et, cependant, un désir profond d’être avec Lui grâce à la prière. Les catéchumènes que j’accompagne ont soif du Dieu Vivant. Voilà mon espérance! Ne cherchons pas à faire du chiffre! Les sondages ne mobilisent pas. C’est le Christ qui appelle et les disciples qui répondent avec leur histoire, avec ce qu’ils sont, leurs fragilités et leurs talents. Ce n’est pas de la force qu’il nous faut, mais de l’espérance.
Patrick Chauvet, Bernanos sans concessions (Fayard, 2024)
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