Hector Bianciotti
Comment fait la musique pour saisir le roman de la vie, elle qui possède le pouvoir et le mystère de l’air qui danse… Dans le ciel calme, ou grondant de mille coups de tonnerre dans la lutte illuminée des épées d’or de la nuit, nous ne sommes que les enfants du besoin. Mais la musique s’accorde-t-elle au monde, à l’univers, à l’infini? Un poète allemand, peut-être Heinrich Heine, a dit quelque chose de très évocateur: Là où meurent les mots, commence la musique. Et un Anglais, Walter Pater, soutenait que tous les arts aspirent à être au niveau de la musique.
Je m’éloigne, je m’en vais vers d’autres sphères que les nôtres…
Hector Bianciotti, La nostalgie de la Maison de Dieu (Gallimard, 2003)
image: Franz Schubert / Getty Images (biography.com)
illustration musicale: Franz Schubert, Fantasy in F minor – Maria João Pires & Ricardo Castro (youtube.com)
