Une étreinte de feu – 237 / Lytta Basset

Lytta Basset

Seigneur, à Toi je peux bien le dire: il y a des jours où le brouillard me submerge, des jours hermétiques, sans avenir, des jours où tu disparais et derrière le brouillard je ne vois que le brouillard encore à l’infini, pour l’éternité…

Ces jours-là Seigneur, j’en ai un peu honte après coup, honte d’avoir cru que Tu désertais, que mon sort T’était indifférent, que Tu ne me voyais même pas, derrière mon rideau de brouillard…

Mais je crois, oui je crois que Tu étais au rendez-vous sur la colline, présence invisible dans le brouillard de ce Vendredi-là. Alors me revient le souvenir du cri, le grand cri de Jésus déchirant la nuit et quelque chose monte en moi que je voudrais aussi crier. O Seigneur, accueille mon cri aujourd’hui, ce cri que j’ai si longtemps étouffé parce qu’il ne fallait pas, parce que je ne voulais rien montrer, parce que personne n’entendait. Accueille ce cri que je ne contrôle plus. Qu’il déchire enfin ma nuit et parvienne jusqu’à Toi. Car je crois, oui je crois que Tu étais au rendez-vous sur la colline, présence invisible dans le brouillard ce Vendredi-là.

Alors me revient le souvenir des ténèbres, les ténèbres épaisses sur toute la terre, et je m’y sens englouti avec le Christ… des ténèbres à n’en plus finir….

Mais non, de la sixième à la neuvième heure, ô Seigneur donne-moi de croire ce que racontent les évangélistes… que les ténèbres sont épaisses sur toute la terre mais qu’elles ne sont pas éternelles, qu’elles durent jusqu’à la neuvième heure et pas au-delà…

Je crois, oui je veux croire que Tu étais au rendez-vous sur la colline, présence invisible dans le brouillard de ce Vendredi-là. Alors Seigneur, moi aussi je remets mon esprit entre Tes mains.

Lytta Basset, Prière pour un jour de ténèbres / Vendredi Saint (oratoiredulouvre.fr)

image: Giuliano de Simone, Crucifixion (artbible.net)

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