Bernard de Clairvaux
O lieu du vrai repos, que j’ai désigné avec raison par le nom de chambre… Lieu dans lequel on voit Dieu, non plus comme troublé par la colère, ni comme retranché dans la solitude. Cette vision ne terrifie plus, elle apaise. Elle n’excite pas une curiosité inquiète, elle repose. Elle ne fatigue pas l’esprit, elle le tranquillise. Dieu est vraiment en paix. Paisible, il apaise tout.
Dans cet endroit caché, s’il est arrivé à l’un d’entre vous d’être ravi et caché, de sorte que l’action des sens ne l’excite ou le trouble plus, que les soucis ne l’inquiètent pas, que le remords ne le ronge pas, que les fantômes des images corporelles, plus difficiles à écarter, ne l’obsèdent plus, alors il pourra se glorifier quand Il reviendra vers nous, il pourra dire: Le Roi m’a introduit dans sa chambre… (Ct 1,4)
Bernard de Clairvaux, Sur le Cantique des Cantiques, dans: François Cali, L’ordre cistercien (Arthaud, 1972)
image: L’Apparition de la Vierge à saint Bernard (fr.wikipedia.org)