Nikolaas Sintobin

Apprendre à discerner – I

Le discernement est aussi vieux que l’humanité. Il n’est pas du tout exceptionnel. Depuis toujours, de nombreuses personnes se laissent guider par leur intuition lorsqu’elles ont une décision à prendre. Une pensée qui nous fait nous sentir bien est considérée comme fiable. Nous avons tendance à la mettre en oeuvre. Le contraire pour ce qui nous fait nous sentir mal, anxieux ou méfiants.

Ainsi, de nombreuses personnes discernent entre les mouvements affectifs positifs et négatifs et les utilisent comme point de départ pour prendre des décisions. Même s’ils n’en sont pas vraiment conscients, dans la pratique, beaucoup se fient à ce que leur coeur leur dit. Pour les chrétiens, la foi sous-jacente est que ces sentiments positifs disent souvent quelque chose sur le fait de se rapprocher de Dieu. Les sentiments négatifs, en revanche, parlent souvent d’un éloignement croissant d’avec Dieu.

Cependant, l’expérience montre que ces sentiments sont parfois contradictoires et peuvent prêter à confusion. Il peut aussi arriver que l’on ne ressente rien du tout. Ou encore, on se rend compte que tel ou tel sentiment négatif est en fait plutôt bon signe. Il en va de même, à l’inverse, pour certains sentiments positifs. Ils peuvent être mauvais signe.

Il n’est pas facile de discerner. Rien qu’avec le coeur, on ne s’en sort pas.

Nikolaas Sintobin, Apprendre à discerner / extraits (Fidélité, 2020)

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