Nikolaas Sintobin
Apprendre à discerner – III
Le discernement exige une préparation, tant au niveau du coeur qu’en ce qui concerne l’objet du discernement. Le discernement n’est pas de l’ordre du j’aime donc je le fais ou je n’aime pas, donc je ne le fais pas. Le discernement ignatien fait appel à la richesse subtile et complexe de l’être humain. Avant de commencer à discerner, il est bon de franchir quelques étapes.
Discerner demande qu’on se laisse inspirer par ce que l’on ressent au niveau de l’expérience affective profonde. Les sentiments sont très personnels. C’est pourquoi il n’est pas étrange que ce soit précisément là que l’on va chercher ce qui convient le mieux. Les chrétiens croient que c’est dans leur coeur qu’ils peuvent entendre la voix de Dieu. C’est là qu’ils peuvent trouver ce à quoi Il invite chacun personnellement. Les chrétiens croient que répondre à cet appel est la meilleure garantie pour mener une vie heureuse et pleine de sens.
Certaines personnes croient que le bonheur coïncide avec l’intérêt et le confort personnels. Ils pensent sincèrement que la joie est synonyme de satisfaction immédiate de la faim et de la soif, du désir d’argent, de pouvoir et de reconnaissance. Ils réalisent difficilement que l’engagement envers autrui, les compromis, le pardon, la solidarité, la patience et la simplicité peuvent donner une joie bien plus grande que ce que peut produire une focalisation narcissique sur sa propre personne.
Nikolaas Sintobin, Apprendre à discerner / extraits (Fidélité, 2020)