Jean-Paul II
La foi dans le Christ n’est jamais quelque chose qui va de soi. La lecture de Sa Passion nous met face au Christ, vivant dans l’Eglise. Le mystère pascal, que nous revivrons au cours des journées de la Semaine sainte, est toujours actuel. Nous sommes aujourd’hui les contemporains du Seigneur et, comme les habitants de Jérusalem, comme les disciples et les femmes, nous sommes appelés à décider si nous voulons rester avec Lui ou fuir, ou demeurer de simples spectateurs de Sa mort.
Chaque année, lors de la Semaine sainte, s’ouvre à nouveau la grande scène où se joue le drame définitif, non seulement pour une génération, mais pour l’humanité tout entière et pour chaque personne. Le récit de la Passion met en lumière la fidélité du Christ, en contraste avec l’infidélité humaine. A l’heure de l’épreuve, alors que tous, y compris les disciples et même Pierre, abandonnent Jésus (cf. Mt 26, 56), Il reste fidèle, prêt à verser Son sang pour mener à bien la mission qui lui a été confiée par le Père. A Ses côtés, Marie souffre en silence.
Tirons une leçon de Jésus et de sa Mère, qui est aussi la nôtre. La véritable force de l’homme se révèle dans la fidélité avec laquelle il est capable de rendre témoignage de la vérité, en résistant aux flatteries et aux menaces, aux incompréhensions et aux chantages, et même à la persécution dure et impitoyable. Voilà la route sur laquelle notre Rédempteur nous appelle à Le suivre. Ce n’est que si vous êtes disposés à faire cela, que vous deviendrez ce que Jésus attend de vous, c’est-à-dire sel de la terre et lumière du monde (Mt 5, 13-14).
Celui que vous avez choisi comme Maître n’est pas un marchand d’illusions, il n’est pas un puissant de ce monde, ni un calculateur astucieux et habile. Vous connaissez Celui que vous avez choisi de suivre: c’est le Crucifié ressuscité, le Christ mort pour vous, le Christ ressuscité pour vous! Et je vous assure que vous ne serez pas déçus. Personne d’autre, en dehors de Lui, ne peut en effet vous donner cet amour, cette paix et cette vie éternelle à laquelle aspire profondément votre coeur. Bienheureux, êtes-vous, si vous devenez de fidèles disciples du Christ! Bienheureux êtes-vous si, en toute circonstance, vous êtes disposés à témoigner que cet homme est véritablement le Fils de Dieu (cf. Mt 27, 39).
Que vous guide et vous accompagne Marie, Mère du Verbe incarné, prête à intercéder pour chaque homme qui vient sur la face de la terre.
Jean-Paul II, Homélie du dimanche des Rameaux / extrait – 24 mars 2002 (vatican.va)