Chemins de traverse – 341 / Henri Gougaud

Henri Gougaud

Quand nous désertent le désir de vivre et la force d’aimer, le monde nous apparaît inhabité. Nous ne percevons plus du vent que sa course sans but, du ciel que sa lumière aveugle, de l’espace que son impassible démesure. Sans doute, s’il en est ainsi, c’est que ces lieux où vont nos vies ne sont rien d’autre que les reflets exacts de nos âmes. Nous sentons-nous vigoureux et sensibles à l’amour? Tout, dehors, nous semble vivant. Le doute nous vient-il, le souci, la fatigue? L’air s’affadit, les couleurs se ternissent, tout nous paraît aller sans plaisir au néant.

Henri Gougaud, Paramour (coll. Points/Seuil, 2000)

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