Morceaux choisis – 79 / Hans-Urs von Balthasar

Hans-Urs von Balthasar

Dans la contemplation, le croyant est une oreille ouverte pour entendre une parole absolument unique de Dieu. Il est celui, et nul autre, auquel Dieu s’adresse maintenant, ce mendiant à la porte du temple, qui reçoit quelque chose, cet aveugle ou ce paralytique spirituel qui doit être guéri, ce jeune homme qui écoute attentivement le Maître. Il doit vouloir être réellement cet individu et ne pas se barricader, par angoisse de la rencontre, dans l’anonymat ecclésial. C’est la magnificence de cette prière qu’en elle puisse et doive avoir lieu la même rencontre personnelle qu’au temps de la vie terrestre du Seigneur, et que la Sainte Ecriture ou quelque autre moyen rempli de grâce – une prière de l’Eglise, la parole et l’exemple d’un saint ou de quelque personne aimante, ou même la nature créée en vue du Christ – soit vraiment un milieu propice, de même que, jadis, l’air entre la bouche du Fils de l’homme et l’oreille de l’homme à qui Jésus s’adressait.

Hans-Urs von Balthasar, La prière contemplative (Parole et Silence, 2002)

image: Cathédrale de Strasbourg, France (cathedrale-strasbourg.fr)

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