Chemins de traverse – 720 / John Milton

John Milton

O rossignol, qui depuis cette ramée en fleurs
Roucoules au couchant, dans le sommeil des bois,
D’un espoir rénové tu remplis le cœur de l’amant
Tandis que gaies les heures précèdent le favorable mai,
Tes notes liquides qui concluent la fin du jour
Plus tôt entendues que le bec aigu du coucou
Présagent le succès amoureux;

O puisque Jupiter a souhaité
A ton trille associer ce pouvoir de l’amour,
Aussi chante sans délai;
Avant que l’insolent oiseau de la haine,
Ne me prédise le désespoir
Depuis quelque proche bosquet:
Au fil des ans ton chant est toujours trop tard venu
M’apporter son réconfort;
Mais tu n’en as nulle raison,
Est-ce la muse,
Ou bien amour qui te nomme son compagnon?
Je les sers tous deux, et suis de leur cortège.

John Milton, Le rossignol – traduction de l’anglais par Maxime Durisotti (lefestindebabel.wordpress.com)

image: Claude Ruchet, Rossignol philomèle (ruchet.com)

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