Charles Delhez

Ce Dieu inutile – XI

Dans tout amour, c’est secrètement, le dialogue avec l’Absolu qui est inauguré. Dans l’aimé, Dieu Lui-même se donne à moi, car Il est l’ultime horizon de ceux que nous chérissons. Mais Il ne se rencontre que si on laisse toujours la voile hissée au grand mât. Qui s’arrête en chemin perd tout. Qui poursuit la traversée vogue sur la mer de l’autre et cingle vers ce Mystère insondable toujours au grand large de nos vies, et cependant serti dans le coeur de mon ami.

Teilhard de Chardin s’écriait: Ce que j’appelle de tout mon être, du cri de toute ma vie, et même de toute ma passion terrestre, c’est bien autre chose qu’un semblable à chérir, c’est un Dieu à adorer. Telle est la grâce qui nous est offerte au creuset de l’amitié. Qui n’a jamais, après une rencontre intense et chaleureuse avec quelqu’un, été comme saisi par la prière au point de continuer intérieurement ce dialogue inauguré avec l’ami? 

Charles Delhez, Ce Dieu inutile (coll. Foi Vivante/Lumen Vitae & Fidélité, 1995)

image: Charles Delhez (cathobel.be)

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