Chemins de traverse – 904 / Fiodor Dostoïevski

Fiodor Dostoïevski

Bien sûr, la douleur ancienne se transforme mystérieusement peu à peu en une douce joie; à l’impétuosité juvénile succède la sérénité de la vieillesse; je bénis chaque jour le lever du soleil, mon cœur lui chante un hymne comme jadis, mais je préfère son coucher aux rayons obliques, évoquant de doux et tendres souvenirs, de chères images de ma longue vie bienheureuse; et, dominant tout, la vérité divine qui apaise, réconcilie, absout! Me voici au terme de mon existence, je le sais, et je sens tous les jours ma vie terrestre se rattacher déjà à la vie éternelle, inconnue, mais toute proche et dont le pressentiment fait vibrer mon âme d’enthousiasme, illumine ma pensée, attendrit mon cœur.

Fiodor Dostoïevski, Les frères Karamazov (coll. Folio/Gallimard, 1994)

image: Clinique les Hauts d’Anières, Canton de Genève / Suisse (2023)

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